Aquitaine, Gironde, Entre-Deux-Mers

D'une superficie totale de 220 Hectares, COURPIAC est une petite commune rurale Girondine située au cœur de l'Entre-Deux-Mers. Appartenant à la communauté de Communes rurales de l'Entre-Deux-Mers, elle se trouve à 20km de Saint Emilion au Nord, 20 km de Langon au Sud, 15 km de Sauveterre de Guyenne à l'Est, 10 km de Targon à l'Ouest et 45 km de Bordeaux. Dominant le ruisseau de l'Engranne dans sa partie orientale, le territoire du village est essentiellement viticole.

La famille des Chevaliers de Courpiac

Les premiers Chevaliers de Courpiac sont mentionnés dans le cartulaire de l'abbaye de la Sauve Majeure dès le premier tiers du XII ème siècle puis disparaissent à la fin de XV ème siècle. Grâce au cartulaire et aux Variétés Girondines, nous allons tenter de présenter cette famille.

Où habitaient Les Courpiac ? Léo Drouyn remarque qu'il n'existe aucun vestige de maison forte dans le village ; il signale cependant un lieu-dit La Motte. Nous pouvons supposer que les Courpiac habitaient là, dans une tour en bois dit "Château", entourée d'une palissade et d'un fossé, placée sur cette motte artificielle.

L'affaire Laurent Bec

Laurent Bec descend d’une famille de marchands bordelais. Il est né à Courpiac en 1750. Il se marie à 20 ans avec une noble de Targon, Françoise Marie de Lompuy. Ils ont 13 enfants mais seulement 8 vivront. Ils apparaissent comme une famille de la bourgeoisie marchande. Le rapport du comité de surveillance et les différentes pétitions écrites par Laurent Bec et son fils aîné décrivent une carrière exemplaire au service de la révolution. Cependant Laurent est accusé d’être un “agent secret des nobles” et arrêté. Cette accusation est grave, il risque la guillotine. Finalement après 3 ans de prison et d'interrogatoires, il sera relâché. Il mettra en place la commune de Courpiac et en sera le maire jusqu'à sa mort en 1805.

Entre-Deux-Mers

Courpiac, petite paroisse de 160 habitants en 1790 a traversé la Révolution comme la plupart des villages voisins, se préoccupant des pénuries de céréales, des pauvres, du recrutement de ses jeunes pour l'armée. Comme il n'est pas rare à Courpiac de trouver des trésors, elle nous en a laissé un précieux pour comprendre la Révolution dans notre région : son cahier de doléances. Elle n'a pas connu les affres de la Terreur comme à Libourne ou Bordeaux puisque son plus important notable, s'il fut emprisonné, ne fut pas guillotiné comme Monsieur et Madame De Mellet de Cessac et bien d'autres.

Eglise St Christophe

La façade septentrionale, dépourvue d’ouverture, est renforcée par un court contrefort plat. Ce contrefort servait jadis d’appui au logement du curé. Sur le contrefort nord / est s’avance une échauguette percée de meurtrières et munie d’un siège de latrines. Ces meurtrières, très évasées à l’intérieur, ne se présentent, en dehors, que sous la forme d’un orifice ayant un diamètre de 4 à 5 cm. On entre dans ce petit réduit par une porte très haute à l’intérieur de l’église. Les 16 modillons extérieurs sont remarquables à bien des titres. Ceux du chœur au sud et ceux de l’abside à l'est sont des sculptures obscènes (*1). Tandis que ceux placés au nord ont des moulures insignifiantes. C'est à partir du XVeme siècle qu'apparaissent les croix de cimetière. Lorsqu'elles sont placées au centre d'un cimetière, on dit qu'elles sont "hosannières" (on y chante la prière "Hosanna"). Elles mettaient en lumière le saint patron de la paroisse. Chaque face du socle comporte un bas-relief représentant l'un des éléments du Tétramorphe. Chaque évangéliste est identifié par son attribut : l'aigle pour Jean, l'ange pour Matthieu, le taureau pour Luc et le lion pour Marc. Sur le côté est de la colonne, se trouve une statuette de Saint Christophe, patron des voyageurs, en hommage aux pèlerins.
*1 Ce terme est employé pour désigner ce qui porte atteinte à la pudeur dans le domaine de la sexualité.

Le trésor de Courpiac

Le 7 août 1876, en creusant une fosse pour un suicidé, au pied du flanc Nord de la nef, le nommé Bertrand Blanc, sacristain, a trouvé un vase renfermant 43 pièces d’or. Cette partie du cimetière, consacrée à l’ensevelissement des suicidés, des criminels et de ceux qui meurent sans sacrement, n’avait pas été remuée avant cette date.
Le 9 septembre 1989, c’est au cours de travaux d’assainissement que furent mis à jour des sarcophages et une petite poterie contenant plusieurs centaines de pièces de monnaies.